les citations
clencher v.
〈Surtout Nord, Normandie, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Loire-Atlantique, Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Haute-Marne (est), Lorraine, Haute-Saône usuel
1. Emploi intr. "actionner une clenche* pour ouvrir ou afin de manifester sa présence". Synon. région. ticler*. – Clanchez fort (Écriteau sur la porte d’un établissement bancaire, Rambervillers, Vosges, 1982).
1. On clenche à la porte sans conviction, jamais chez elle Caroline, il faudra partir aux nouvelles dans les maisons à côté. (A. Ernaux, La Femme gelée, 1989 [1981], 10.)
2. Emploi tr. "ouvrir ou fermer (une porte, une fenêtre) au moyen d’une clenche*". Je clenche la porte vitrée de l’atelier (H. Lesigne, Un garçon d’Est, 1995, 25).
2. J’avais hésité à monter les quatre marches qui conduisaient au rez-de-chaussée. Puis, dans le corridor, mon père avait clanché une porte sur la droite, et je m’étais trouvée face à une grande cuisine éclairée par une lampe à pétrole, en suspension au-dessus de la table ! (H. Grégoire, Poignée de terre, 1979 [1964], 152.)
3. J’ me r’tourne, j’ vois la voisine, la mère Filoche, d’bout dans la cour qui me r’garde. E’ marche deux pas, è’ me r’garde. J’ rent’ dans la maison et, avant que d’ clancher la porte, j’ me r’tourne : elle ’tait ’core là à avancer et à me r’garder ! (J. Favret-Saada et J. Contreras, Corps pour corps. Enquête sur la sorcellerie dans le Bocage, 1981, 123.)
4. Ceux qui se trouvaient là le ramenèrent chez lui en attendant le docteur […]. Ils clenchèrent la porte, mais elle était fermée […]. (Jean Boulangé, dans R. Wadier, Conteurs au pays de Jeanne d’Arc, 1985, 443.)
5. Les femmes se signaient et clanchaient bien vite toutes les portes de leur demeure. (P. Arnoux, Les Loups de la Mal’Côte, 1991, 29.)
Au part. passé/adj. "fermé".
6. Elle arrive à sa maison. La porte est à peine clenchée. Le couloir est sombre, plein d’une odeur âcre. (A. Perry-Bouquet, La Rangée des bourriques, 1988, 131.)

graphie. La graphie la plus fréquente dans les dictionnaires est clencher.
variantes. Aisne, Ardennes clicher. « […] plus d’embauche nulle part. J’eus beau clicher des portes, m’offrir pour moins que rien, même chez les cousins. Allait falloir s’expatrier ! » (Th. Malicet, Debout, frères de misère, 1962, 139). – ChaurandThiérache, 254.
◆◆ commentaire. Dérivé sur le précédent mais dont l’aire est (supra ex. 5) ou a été plus étendue (région parisienne, Yvelines, dans LelongLuroué 1911, 229 et en 1923 (Région) ; EsnaultMétaph 1925 indique clancher comme usuel à Brest) et qui est aussi très usuel au Québec (dep. 1841, FichierTLFQ ; TLF ; DQA 1992), où il a développé de nombreux sens secondaires ; on notera qu’il est plus fréquemment enregistré que clenche dans les relevés de régionalismes.
◇◇ bibliographie. StMleuxStMalo 1923 ; LepelleyBasseNorm 1989 ; LanherLitLorr 1990 ; LepelleyNormandie 1993 ; MartinVosges 1993 ; MichelNancy 1994 (« usuel ») ; MartinLorr 1995 ; GallenBÎle 1997, 24 ; SchortzSenneville 1998 ; BlanWalHBret 1999 « usuel […] plutôt rural » ; LesigneBassignyVôge 1999 ; FEW 16, 333a, klinka.
△△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Ille-et-Vilaine, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Basse-Normandie, Vosges, 100 % ; Moselle, 75 % ; Sarthe, 65 % ; Loire-Atlantique, 40 % ; Maine-et-Loire, 30 %.– (clicher) Ardennes, 15 % ; Aube, Marne, Haute-Marne, Meuse (nord), 0 %.