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                bède n. f. 
                     
                     〈Franche-Comté.〉 
                        
                        1. rural "betterave fourragère". Aller aux bèdes ; aller arracher les bèdes.
                           
                            
                        
                        1. Les bêtes étant rentrées définitivement à l’étable, il convenait que les vaches soient
                              « arrangées* », l’écurie* nettoyée, le fumier sorti et entassé avec soin […], les betteraves réduites en lamelles
                              pour le « laichon » du soir, barbotis de ces « bèdes » ou bettes, coupées en tranches et mélangées à du son dont la principale vertu est
                              d’être un rafraîchissant. (J. Reyboz, Douceur d’automne, 1984, 137.)
                            
                           
                           2. Quand il y eut des tracteurs, comme le travail avançait plus vite, on jeta directement
                              les « bèdes » arrachées, grattées et débarrassées des fanes sur la plate-forme. (J.-L. Clade, La Vie des paysans franc-comtois dans les années 50, 1988, 52.)
                            
                           
                        2. bède rouge loc. nom. f. "betterave rouge". Les « bèdes rouges » pour la salade (GarneretLantenne 1959, § 91).
                           
                         
                        
                        3. Équivalent de stand. bette ou blette, notamment dans côtes de bèdes loc. nom. f. pl. "cardes de bettes". À midi, nous avons mangé des côtes de bèdes à la sauce blanche (DromardDoubs 1991).
                           
                         
                        
                     ◆◆ commentaire. Transfert du comtois (attesté dep. 1850, FEW), qui semble assez récent (ca 1930, DoillonComtois). L’absence de ce type dans la tradition lexicographique française,
                           même régionale, donne à penser que la pénétration de bède en français est faible et s’est produite à un niveau diastratiquement bas en même
                           temps qu’à faible échelle géographique (il n’est pas connu en Suisse romande). L’hésitation
                           bette/blette en français standard et l’insécurité qui en découle a pu, dans une certaine mesure,
                           favoriser l’usage de bède. 
                        
                        ◇◇ bibliographie. DoillonComtois [1926-1936] ; GarneretLantenne 1959 ; DromardDoubs 1991 ; ALFC 564
                           (et 498*) ; ALB 776 pt 88 ; Ronchamp (Haute-Saône), comm. pers. de J.-P. Chambon ;
                           FEW 1, 344a, beta.
                         
                        
                        △△ enquêtes. EnqDRF 1994-96. Taux de reconnaissance : Doubs, Haute-Saône, 100 % ; Jura, Territoire-de-Belfort,
                           30 %.
                         
                        
                        
                        
                        
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